Mes 12 premiers mois à mon compte

par Jennifer Chamberlin
Septembre 2017

En Avril dernier, mon moral était au plus bas: après 2 ans et demi de bons et loyaux services et de travail intense, on m'informait que l'équipe administrative de la petite société industrielle pour laquelle je travaillais était restructurée et qu'on me demandait de partir. Dans ma tête, j'étais perdue: qu'est-ce que j'allais faire? Est-ce que je devais vraiment commencer à chercher un nouveau travail? Reprendre les trajets quotidiens en train jusqu'à Paris? Comment prendre soin de ma famille??

Pendant des mois, j'étais devenue de plus en plus active sur les médias sociaux. Je lisais des messages dans des groupes d'assistantes de direction sur Facebook et je lisais régulièrement le terme “assistante virtuelle”. En quoi cela consiste-t-il, je me demandais? C'est ainsi que j'ai commencé mon parcours de découverte. J'ai lancé une nouvelle discussion:

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J'ai eu du mal à y croire quand moins d'une heure plus tard (et un Dimanche matin!), j'étais au téléphone avec l'un des principaux formateurs d'assistante virtuelle au Royaume-Uni, la formidable Amanda Johnson de la VACT. Elle a passé presque une heure à m'expliquer ce qu'était une assistante virtuelle, en quoi cela consistait et comment je pouvais faire de même. Inutile de dire qu'elle m'a convaincue et que j'ai décidé de me lancer.

D'abord, j'ai regardé mes compétences : qu'avais-je appris de mes 15 années d'assistante de direction? Qu'est-ce que j'avais aimé faire? Quels services je pouvais offrir? Quel serait mon créneau? Avec qui je voulais travailler? J'ai bien réfléchi à tout cela, puis j'ai affiné mon profil LinkedIn et créé une page professionnelle sur Facebook.

J'ai dû ensuite clarifier le côté administratif d'un travailleur indépendant (ce qui n'est pas une mince affaire en France, je peux vous le dire). J'ai décidé de devenir consultante avec une société de portage, un moyen de prendre la température sans prendre trop de risques. Cerise sur le gâteau, ils fournissaient les contrats et s'occupaient des factures et paiements si bien que j'étais déjà dans les affaires en quelques jours.

J'avais toujours été une assistante de direction qui était à l'aise et allait à la rencontre des autres, particulièrement dans le réseau IMA (précédemment EUMA), et j'ai réalisé que le réseau comme assistante virtuelle était la clé primordiale pour réussir. J'étais devenue une ‘super-connectée’, aussi, je me suis inscrite à autant d’événements sociaux que possible. J'ai appris très rapidement que ce n'est pas pour se vendre et qu'on ne sait jamais qui connaît qui ou quelle porte peut être ouverte. J'ai eu suffisamment de chance de trouver mes premiers clients dès mon premier mois de travail.

Je dis toujours que je savais comment devenir assistante de direction mais que j'ai dû partir de zéro pour être assistante virtuelle. C'est là que la formation a été si importante. J'ai intégré une formation Microsoft Office avec Vickie Sokol Evans à Londres, un formation Kick Start (“démarrage”) avec la VACT et le programme complet : “the Fully Booked Blueprint” avec Laura Phillips. Même si ces formations prennent beaucoup de mon temps et honnêtement ne sont pas toujours faciles à suivre tout en travaillant pour les clients, elles m'en apprennent plus sur moi-même et me poussent toujours plus loin que je ne l'aurais imaginé. Écrire ce blog en est le parfait exemple où je sors au-delà de ma zone de confort! Elles m'ont aussi permis de trouver ma voix. C'est peut-être qu’un souffle pour le moment, mais elle commence à se faire entendre !

J'ai dû aussi développer de nouvelles compétences, par exemple, apprendre à maîtriser de nouveaux logiciels pour calculer mon temps ou concevoir mes flyers, mes annonces d'emploi ou CV. J'ai dû élaborer un business plan, des contrats et des conditions générales de vente. J'ai dû apprendre le marketing et comment créer ma propre marque. En d'autres termes, moi qui n'était “qu'assistante de direction” à cette date l'année dernière, j'ai dû devenir un entrepreneur, un véritable chef d’entreprise !

Dans les groupes en ligne d'assistantes virtuelles, j'ai aussi trouvé le réseau d'entraide le plus formidable. C'est peut-être dur à croire d'un point de vue extérieur, mais le monde des Assistantes Virtuelles est unique. Des questions sont posées, des problèmes résolus, les succès sont fêtés et une grande affection est partagée entre les AV qui ont compris qu'il ne s'agissait pas de compétition mais de collaboration, et si l'un/l'une d'entre nous gagne, nous gagnons tous. Sheryl Sandberg serait, je crois, fière de nous.

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Tout particulièrement, je ne serais pas où j'en suis sans ma « success buddy ». Nous nous sommes rencontrées sur le net, puis nous nous sommes rencontrées en personne lors d'une journée d'assistantes virtuelles chez Office* à Londres en Mai dernier et nous avons tout de suite accroché. À travers nos conversations hebdomadaires, nous avons découvert que nous avions toujours plus en commun. Elle m'a aidé pendant mon parcours sur tellement de points et je sais que je l'ai aidée aussi. Je n'aurais pas pu rêver meilleure partenaire professionnelle.

J'ai aussi trouvé beaucoup de soutien auprès de mes amis et de ma famille, même si certains étaient dubitatifs au début. Mon père a utilisé ses connaissances et expériences juridiques pour relire mon contrat et mes conditions générales, ma mère a ajoutée que j'étais “née pour être en réseau” et mon frère a parlé des mes services à ses contacts. Mon mari ne dira jamais “je crois en toi” mais il a construit mon site Internet et m'a donné une année pour réaliser mon rêve. Certains amis m'ont dit “tu as du courage...” mais j'ai toujours répondu “… ou de la pure folie” et je pense qu'ils m'admirent aujourd'hui. D'autres m'ont offert l'épaule sur laquelle m'appuyer quand je doutais de moi.

Alors après une année, il est temps de faire le point sur les hauts et les bas. Il y a eu des moments difficiles, surtout fin Janvier quand l'activité était très calme et que je me suis demandée si je devais continuer. Mais aujourd'hui, je suis tellement enthousiaste de travailler pour chacun de mes clients et je suis reconnaissante de leur confiance en moi et mes services. J'ai reçu mes premières demandes “à froid” et plus tôt cette année j'ai co-écrit un article avec l'adorable Suzanne Ekpenyong qui a été publié dans le Executive Secretary Magazine (l'un de mes rêves de l'an passé et projet pour cette année). Je regarde maintenant vers le futur avec plus de confiance que j'en avais il y a un an.

Je ne regrette aucune minute de mon parcours jusqu'à aujourd'hui. Je suis constamment animée par le désir d'être un exemple pour mes enfants, d'aller toujours plus loin pour mes clients et de montrer aux autres Assistantes de direction qu'il y a une vie en dehors des horaires de bureau 9h-17h et que c'est assez merveilleux.